"Nous avons visité le Maroc en Train"

dimanche 9 novembre 2025 | Voyage en train au Maroc | Avis voyageur

Nicolas Bon et son épouse sont partis à la découverte du Maroc en train : températures douces du mois d'octobre, lumière dorée, gare impeccables et patrimoine historique.

 

Vous avez déjà fait plusieurs voyages au Maroc. Cette fois, vous avez voulu le découvrir en train ?
Oui, j’avais déjà voyagé plusieurs fois au Maroc - la première fois il y a 35 ans, quand j’avais 18 ans ! Depuis, j’y suis retourné trois fois. Ma femme et moi aimons beaucoup ce pays, mais nous ne connaissions pas encore ses villes impériales – Fez, Meknès, Rabat, Casablanca. Nous avons eu envie de les découvrir autrement. Votre voyage au Maroc en train nous a séduits.
En plus, l’automne est une période parfaite pour ça : il fait encore beau, les températures tournent autour de 25 degrés, il y a moins de monde et une lumière superbe.

Maroc Fes Riad 2 Nicolas BON 2 Discovery trains

Nicolas et Anne Bon ont choisi notre circuit Villes impériales du Maroc en train. Ils ont profité des trains, mais aussi des riads (ici celui de Fes) et des visites guidées incluses dans le circuit © Nicolas Bon 

Qu’est-ce que le train a apporté à ce voyage que vous n’aviez pas trouvé dans les autres ?
Le contact avec les gens, sans hésiter. En 2018, nous avions visité le sud marocain en 4x4 : c’était magnifique, mais on restait un peu à l’écart de la population. En train, c’est tout le contraire : on est plongé dans la vie locale. On discute, on observe, on partage des moments simples.
Un monsieur assis à côté de nous travaillait aux chemins de fer marocains. Comme nous avons travaillé à la SNCF, nous avons échangé longuement sur les similitudes entre les deux réseaux, c’était passionnant. Une jeune fille nous a parlé de ses études. Ces conversations spontanées donnent une autre dimension au voyage.

Maroc Rabat 4 Nicolas BON 2 Discovery trains

A Rabat, le mausolée Mohammed V, abrite la tombe du roi considéré comme le père de l’indépendance du Maroc © Nicolas Bon 

Les trains vous ont semblé de bonne qualité ?
Oui, très bons ! Les trains marocains sont à l’heure, propres et bien entretenus. Ils rappellent les anciens Corail français, mais modernisés. A bord, les contrôleurs sont polis, présents, et bien équipés – j’ai été surpris de voir qu’ils portent même une paire de menottes ! A bord, nous n’avons fait que des étapes relativement courtes. L’étape la plus longue, entre Meknès et Rabat, a duré 2h50, donc rien de fatigant. C’est agréable, moderne, et ça donne une impression d’efficacité. Et la clim fonctionne bien ! Ce qui sur certains tronçons était bien nécessaire.

Maroc Meknes Train Nicolas BON Discovery trains

Train marocain dans la gare de Meknes. Les locomotives Alstom Prima II construitent à Belfort fonctionnent sur le réseau électrifié marocain. Leur design est adapté aux conditions climatiques locales (chaleur, sable, etc.) © Nicolas Bon 

Qu’est-ce qui vous a étonné à bord ?
La facilité, surtout. Tout est bien organisé : à l’embarquement, quelqu’un vous indique toujours où vous placer, les voitures de première sont à l’avant, et les panneaux sont clairs.
Un jour, nous sommes arrivés en avance et avons voulu changer nos billets pour un train plus tôt : tout s’est fait au guichet, en français, en cinq minutes à peine. Et à bord, un employé passe avec un petit chariot pour proposer boissons et snacks. Nous avions nos propres provisions, mais c’est agréable de voir ce souci du confort des passagers.

Maroc Rabat 2 Nicolas BON Discovery trains

Anne, l'épouse de Nicolas, devant le panneau des départs à Rabat. "L'avenir se lit sur nos lignes" la devise de l'ONCF (Office national des chemins de fer marocain) s'y lit en français comme la plupart des informations © Nicolas Bon 

Votre circuit se déroulait en 1ʳᵉ classe. Est-ce que vous l’avez appréciée ?
La première classe est agréable. Il y a moins de monde dans les couloirs, une atmosphère plus calme, plus d’espace dans les compartiments avec 6 fauteuils contre 8 en seconde. Mais le jour où nous avons changé nos billets, il ne restait plus de places qu’en 2nde, et nous avons été agréablement surpris : elle est très confortable aussi. Nous avons remarqué que les Marocains n’utilisent pas les trains intercités comme nous : ils font des trajets aller-retour dans la journée, pour le travail ou pour rendre visite à la famille. Ils voyagent légers, rarement avec des valises. C’est une autre culture du train.

Comment faisiez-vous pour rejoindre vos hôtels depuis les gares ?
Les gares sont bien situées, dans le centre de la ville moderne, ce qui facilite tout. Quand l’hôtel n’était pas accessible à pied, nous prenions un petit taxi. Il suffit de demander « une prise en charge au compteur » pour éviter les surprises au moment de régler la course. Les chauffeurs sont courtois. Tout s’est toujours déroulé sans souci.

Quelles ont été vos étapes préférées ?
Rabat, sans hésiter. C’est une ville magnifique, propre, moderne, mais qui garde une vraie âme marocaine. J’ai adoré le contraste entre l’ancien et le nouveau : la tour Mohamed VI et la médina, l’opéra tout neuf qui s’impose dans le paysage, les éléments contemporain s’intègrent harmonieusement.
Et puis, le patrimoine est impressionnant : les fortifications, la kasbah des Oudayas, la médina, les jardins… tout est d’une beauté tranquille.

Maroc Rabat hassan 2 et site archéologique de Chellah Nicolas BON Discovery trains

La ville de Rabat mêle harmonieusement l’ancien et le moderne, comme ici la Tour Mohammed VI en perspective derrière le site archéologique du Chellah.  © Nicolas Bon

Fez aussi, bien sûr : sa médina est splendide, vivante, authentique, un véritable labyrinthe de ruelles, d’artisans et de couleurs. Meknès, plus discrète, a un charme incroyable avec ses portes monumentales et ses remparts.

Maroc Fes Médina Nicolas BON 2 Discovery trains

Casablanca, c’est plus européen, plus fonctionnel, mais la grande mosquée Hassan II, au bord de l’Atlantique, vaut à elle seule le détour. Chaque ville a sa personnalité, et c’est ce qui rend le parcours si intéressant.

Maroc Casablanca Mosquée Hassan II Nicolas BON 2 Discovery trains

A Casablanca, la Mosquée Hassan II -Une partie de son esplanade repose sur la terre ferme, mais une autre partie du bâtiment, notamment une portion de la salle de prière, est édifiée sur l’eau grâce à une plateforme artificielle. © Nicolas Bon

Est-ce que le Maroc a changé depuis vos précédents voyages ?
Oui, énormément. Les infrastructures se sont modernisées à une vitesse impressionnante : de nouvelles gares, des routes toutes neuves, des bâtiments modernes. Le pays se prépare à accueillir la Coupe d’Afrique des Nations et la Coupe du Monde 2030, et cela se ressent partout.
Mais l’accueil, lui, n’a pas changé. Les gens sont toujours aussi gentils, souriants. Ce qui a évolué, c’est la tranquillité : on ne se sent même plus harcelé par les commerçants dans les médinas. La police touristique veille discrètement. C’est presque “trop tranquille” maintenant ! (sourire)

Maroc Rabat Gare Nicolas BON 2 Discovery trains

La gare Rabat-Ville, rénovée avec élégance, illustre la modernisation du réseau marocain tout en conservant son ancrage au cœur de la capitale © Nicolas Bon

Il y avait d’autres voyageurs étrangers dans le train ?
Très peu, en fait. On a croisé quelques Allemands et des Canadiens, mais aucun Français. Il y avait beaucoup de touristes français dans les villes du Maroc, mais aucun dans nos trains. De fait, dans nos compartiments, nous étions souvent les seuls voyageurs étrangers, entourés de Marocains. Ça rend l’expérience plus authentique, plus locale. Le tourisme en train n’est pas encore très développé apparemment. Mais nous l’avons adoré.

Voyage en train au Maroc Nicolas BON 2 Discovery trains

 Nicolas et Anne Bon devant la Tour Hassan à Rabat. Elle est considérée comme le symbole de Rabat, c'est un des sites les plus célèbres du royaume. © Nicolas Bon