Le Transsibérien a 130 ans !

vendredi 18 juin 2021 | De Moscou à Vladivostok

Le 19 mai 1891 (ou 31 mai, selon l’ancien calendrier) a marqué la pose officielle de la première pierre de « la Grande Route de Sibérie » qu’on baptisa plus tard le « chemin de fer transsibérien ».

Ce jour-là, il y a 130 ans, l'héritier-tsarévitch Nicolas, futur dernier empereur russe, remplit lui-même une brouette de terre argileuse et l'emporta sur le remblai destiné à ouvrir le tronçon entre Vladivostok et d’Oussouriisk, une ville d'​Extrême-Orient située à 90 km. Plus tard, le même jour, le futur Nicolas II posa la première pierre de la future gare de Vladivostok. Des photos exceptionnelles de cet événement fondateur sont conservées dans la Bibliothèque d’Etat de Russie.

Russie - Transsibérien - Nicolas II pose officiellement la première pierreLe tsarévitch Nikolaï Alexandrovitch, futur Nicolas II, pose officiellement la première pierre. Source : Bibliothèque d'État de Russie


Les contemporains de l’époque qualifiaient le Transsibérien de l'une des plus grandes réalisations techniques de l'humanité en comparant son lancement au chantier du canal de Suez et même à la découverte de l'Amérique. Certains historiens modernes comme Alexandre Goryanine ont été jusqu’à mettre en parallèle le succès de la ligne ferroviaire mythique avec le lancement du premier satellite par la Russie en 1957.

Une voie luxueuse et inutile ?

 

Russie - Transsibérien - Chemin de fer de Tsarskoïe SeloChemin de fer de Tsarskoïe Selo, 1837

Le premier chemin de fer russe avait été construit plus de trente en avant, en 1837 : une ligne de 25,6 km reliant Saint-Pétersbourg à Tsarskoïe Selo et Pavlovsk, deux résidences princières. Mais le Tsar Nicolas Ier, qui avait permis ce lancement, n'encouragea pas le développement du réseau ferroviaire. Il voyait dans les voyages en train l’expression de besoins artificiels et luxueux, incitant à des déplacements inutiles.

 Cependant, la question de la construction d’une ligne ferroviaire restait très pertinente au milieu du XIXe siècle car de vastes zones de la Sibérie occidentale et orientale ainsi que de l'Extrême-Orient restaient déconnectées de la partie européenne de l'Empire russe.

Une voie ferrée vitale et stratégique

En effet, pour un pays immense comme la Russie, la construction de chemins de fer était vitale tant pour le commerce que pour l’approvisionnement des régions éloignées du centre du pays. Le projet avait également le but stratégique pour le secteur de la défense : la guerre de Crimée des années 1853-1856 avait montré que le manque d'infrastructures de transport affaiblissait la puissance militaire.

L'un des promoteurs de la Grande Route de Sibérie fut Serge Witte, Ministre des chemins de fer puis Ministre des finances et enfin chef du gouvernement de Russie. Il valorisait le fait que la route assurerait le maintien de la flotte russe dans l'océan Pacifique, ainsi que des relations amicales entre la Russie, l'Asie et l'Amérique.

Histoire du Transsibérien - Serge Witte

Serge Witte

Witte considérait donc le chemin de fer et notamment le Transsibérien comme le principal vecteur du développement de l'économie de l'Empire. L'une de ses premières actions en tant que ministre fut d'accélérer la construction du Transsibérien. Sur sa demande, le futur Nicolas II, fils de l'empereur Alexandre III, fut nommé président du Comité d'État pour la surveillance de la construction du chemin de fer.

 

Transsibérien - Histoire - Construction de la tranche Ekaterinbourg-Tcheliabinsk

Construction de la tranche Ekaterinbourg-Tcheliabinsk du chemin de fer transsibérien, 1900. Source : Vedomosti

 Le pays refusa l'aide des industriels occidentaux et il fut décidé que le chantier serait lancé par la Russie à ses frais et par ses propres moyens. Il fallait donc préparer ce projet gigantesque tout en rationalisant au maximum le temps, les ressources humaines et l'argent.

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La construction de la ligne du transsibérien devait être réalisée dans des conditions naturelles et climatiques ardues. L’essentiel de son itinéraire passait par des zones peu peuplées ou même inhabitées, dans la taïga profonde. Il traversait les impressionnantes rivières de Sibérie, de nombreux lacs, des marais et des zones de pergélisol. De nombreux travaux étaient accomplis à la main, les outils disponibles étant souvent des plus primitifs : haches, scies, pelles, pioches et brouettes. Au final, entre 500 à 600 kilomètres de rail furent malgré tout posés chaque année.

Etapes du Transsibérien au XXe siècle

En 1901, des tronçons de rails sont interconnectés le long de la grande route sibérienne, mais la circulation régulière des trains sur l’ensemble de la ligne ne s’effectue pas encore.

En 1903, le chemin de fer de l’Est chinois devient opérationnel. Un tronçon ferroviaire du Transsibérien traverse la Mandchourie. L’exploitation de l’ensemble de la ligne commence, mais la voie ferrée s’arrête de part et d’autre du Baïkal : les trains doivent traverser le Lac à bord d’un brise-glace spécial

En 1905, l’ensemble de la ligne ferroviaire est mis en service permanent suite à la finalisation des travaux sur le chemin de fer Circumbaïkal, dernier segment essentiel de la grande route sibérienne contournant le lac.

La ligne mythique fête au XXIème siècle

Transsibérien carte

Tracé actuel du Transsibérien et de ses grandes liaisons connexes

Aujourd’hui, la ligne du Transsibérien de Moscou à Vladivostok couvre 9 288 km, traverse quatorze régions, trois kraïs (sujets fédéraux de Russie), deux républiques et deux régions autonomes de la Russie, soit plus de 80 villes. Elle franchit également seize grandes rivières (dont la Volga, le Ienisseï, l’Oka et l’Amour), contourne le lac Baïkal ainsi que les rives de la baie de l’Amour et de la mer du Japon.

Lors d’un voyage à bord du Transsibérien, les trains passent par huit fuseaux horaires et il lui faudra prévoir sept jours pour se déplacer de Moscou à Vladivostok sans s'arrêter.

Afin d’emprunter la fameuse ligne dont la partie importante reste l’héritage tsariste, veuillez consulter notre offre des circuits du Transsibérien  ou contacter nos conseillers.

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